LA MASCULINITE POSITIVE; UNE SOLUTION POUR CONTRIBUER A LA LUTTE CONTRE LES VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE.

De g. à d. M. Luc Luc Ebenga LUKANO/ Carrefour International, M. Jacques Gomia SARE/ ABBEF, M. Témilé ZOUNDI/ MENAPLN

Dans le cadre des seize (16)  jours d’activisme de lutte contre la violence basée sur le genre, l’Association burkinabè pour le Bien-Etre familial et l’Organisation non gouvernementale (ONG) Carrefour International, ont organisé une rencontre de partage d’expérience sur la masculinité positive, le 08 décembre 2023 à Ouagadougou. Deux communications ont marqué l’activité.

 

Selon le rapport, Institutions sociales et égalité des genres (SIGI 2017), au Burkina Faso, 37% des femmes ont été victimes de violences conjugales au cours de leur vie contre 16 % des hommes, 44 % des femmes mariées l’ont été avant 18 ans et 44 % des burkinabè estiment cette pratique justifiée. A ces violences conjugales, s’ajoutent, les grossesses non désirées, les violences physiques, les violences psychologiques. Pour mettre fin à toutes ces difficultés, l’ABBEF, dans le cadre de l’appel à proposition de l’ONG Carrefour International, a initié une rencontre pour parler de la masculinité positive, contre les multiples violences basées sur le genre. «C’est  dans l’optique de contribuer à la réduction des violences basées sur le genre que l’Association Burkinabè pour le Bien Être Familial et son partenaire Carrefour International se proposent à travers cette journée de créer un cadre de partage d’expériences sur la masculinité positive afin de renforcer la lutte contre les VBG», a expliqué M. Jacques Gomia SARE, Directeur des Programmes de l’ABBEF, pour donner l’objectif visé par l’activité «je voudrais donc en mon nom propre et au nom de la gouvernance traduire ma reconnaissance à Carrefour International et ses partenaires pour les efforts fournis depuis des années dans cette lutte contre les VBG. Je voudrais également saluer nos panélistes pour avoir accepté de nous éclairer sur cette thématique de la masculinité positive et son apport dans la lutte contre les VBG» a t-il poursuivi.  

«La question des VBG nécessitent vraiment que l’on en parle . Et de tel cadre d’échange est la bienvenue »  a dit M. Luc Luc Ebenga LUKANO, chargé de Programme à Carrefour International, après avoir remercié l’ABBEF et les participants pour l’intérêt porté à la rencontre.

La masculinité positive en question.

Pour éclairer les participants/ es sur le concept de la masculinité positive, deux panélistes ont livré des communications: la première,  présentée par M. Témilé ZOUNDI, de la  Direction de la promotion de l’éducation inclusive, de l’éducation des filles et du genre; représentant du Ministère de l’éducation nationale, de l’alphabétisation et de la promotion des langues nationales a porté sur les «Valeurs culturelles en lien avec la promotion du genre et de la masculinité positive». 

 

 

M. Témilé ZOUNDI, de la  Direction de la promotion de l’éducation inclusive, de l’éducation des filles et du genre, au cours de sa communication sur la masculinité positive en milieu scolaire.

Pour entamer son exposé, il a définit la masculinité positive, contenu dans le guide d’orientation pour la promotion de la masculinité positive en milieu scolaire: «En milieu scolaire, la masculinité positive renvoie à l’engagement des hommes et des garçons dans les processus de transformations positives de l’environnement scolaire où ils considèrent les femmes et les filles comme des partenaires égaux en droits et les soutiennent dans leurs enseignements/apprentissages. Elle se traduirait par un engagement des garçons et des hommes en faveur d’un environnement d’apprentissage plus sûr et plus protecteur qui favorise l’épanouissement de la jeune fille à travers son accès, son maintien et sa réussite scolaire».  Ce guide vise entre autres à créer une dynamique partenariale et une solidarité entre hommes/garçons et femmes/filles de la communauté scolaire.

M. ZOUNDI  s’est entretenu également avec les participants/tes sur l’état des lieux  et l’ampleur des phénomènes : grossesses précoces, violences de  genre en milieu scolaire, mariages d’enfants  et les Infections sexuellement transmissibles/VIH. Il ressort de cette présentation que  de 2010 à 2014 ,  2384 cas de mariage d’enfants ont été enregistrés et pris en charge par les services sociaux au cours de ces cinq dernières années, selon les annuaires statistiques du ministère en charge de la femme. La majorité des victimes sont en situation d’obligation scolaire c’est-à-dire qu’elles ont un âge compris entre 7 et 16 ans. Le MENAPLN à travers la DPEIEFG  a récensé 361 cas de mariage d’enfant  au primaire (entre 2005 et 2008). Entre 2013 et 2017, 414 cas ont été recensés dont 161 cas au primaire, 253 au post-primaire et au secondaire.

A la suite de M. Témilé ZOUNDI,  Dawelg Naaba Boalga Issaka SOURWEMA, Président de l’Association pour la Tolérance Religieuse et le Dialogue Intercommunautaire (ATR/DI) a fait un exposé sur les valeurs culturelles en lien avec la promotion du genre et de la masculinité positive.

Dawelg Naaba Boalga Issaka SOURWEMA, Président de l’Association pour la Tolérance Religieuse et le Dialogue Intercommunautaire (ATR/DI), lors de sa présentation sur les valeurs culturelles.

«La masculinité positive est une manière de se visualiser et de se comporter qui s’appuie sur l’ensemble des qualités associées à la masculinité traditionnelle (la force, le courage, la détermination, la persévérance, l’intelligence), tout en délaissant ses aspects négatifs, comme l’agressivité, la domination et la violence, dont les femmes et les filles en sont le plus souvent victimes.»  a t-il relevé au cours de sa communication.

En rappel, la rencontre de partage d’expérience sur la masculinité positive se tient dans la dynamique des 16 jours d’activisme pour mettre fin à la violence faite aux femmes. C’est  une campagne internationale qui se tient chaque année et vise à prévenir et éliminer les violences liées au genre. Elle débute le 25 novembre, Journée Internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes et s’achève le 10 décembre, Journée des Droits de l’Homme, indiquant que la violence contre les femmes constitue la violation des droits de l’homme la plus répandue dans le monde.

Photo de groupe des participants/tes de la rencontre.

Chaque année, les agences des Nations Unies soutiennent cette initiative et lancent un appel à la mobilisation internationale pour mettre fin à la violence contre les femmes d’ici 2030. A travers la Campagne Tous Unis, le système des Nations Unies appelle à une mobilisation mondiale pour renforcer les efforts de sensibilisation, plaidoyer, partage des connaissances et innovations. Cette édition 2023 se tient sous le thème:« Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles ».

 

Des participants s’expriment:

Débora NIKIEMA; membre de Carrefour International.

Je retiens de cette rencontre d’échanges beaucoup de choses, notamment  la communication sur l’état de la situation des grossesses précoces, et des violences en milieu scolaire et les valeurs culturelles et traditionnelles. Je retiens de la première communication qu’au regard des multiples cas de grossesse non désirée en milieu scolaire, il faut  sensibiliser  les jeunes filles comme garçons à l’importance de faire attention à leur sexualité. Parce que la sexualité fait partie d’un tout. Elle  concerne aussi bien les garçons que les jeunes filles. Des pratiques culturelles sur la masculinité positive, je retiens qu’une femme qui est dans un foyer , par exemple, ou un homme lui permet d’aller travailler, peut aider sa famille, aider ses enfants à aller plus loin. La femme a une place importante, elles a  des responsabilités . Nous devons utiliser ces valeurs. A travers la masculinité positive, il faut faire  les bons choix.

Pierre BOUGMA/ Association Maa songo 

La thématique sur la masculinité positive est la bienvenue. La violence basée sur le genre est une réalité. Les femmes et les filles, particulièrement en souffrent, aussi bien en milieu scolaire  que dans la société en général. Quand on regarde, les statistiques c’est très alarmant,  cela interpelle les autorités, nos mères et pères  à agir pour sauver nos futures mamans. Ne dit-on pas que éduquer une fille c’est éduquer une nations? C’est vraiment le moment que quelque chose soit fait,  politiquement, religieusement et du point de vue intellectuel pour combattre ce phénomène.

 

 

Rose J.OUEDRAOGO

 

 

Post by febb@2021

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