Ce qu’il faut savoir sur la journée de l’hygiène menstruelle.
Chaque jour, environ 800 millions de filles et de femmes en âge de procréer ont leurs règles à travers le monde. Une réalité biologique, pourtant entourée de tabous et synonyme de vulnérabilité accrue pour de nombreuses personnes. Pourtant les menstruations sont une question de santé, de droit et de dignité, d’égalité et de sécurité.
Depuis 2014, le 28 mai est décrété Journée mondiale de l’hygiène menstruelle. Cette journée mondiale de l’hygiène menstruelle est célébrée chaque 28 mai car les cycles menstruels comptent en moyenne 28 jours et que les règles durent environ 5 jours par mois (mai étant le cinquième mois de l’année). Le but de cette journée est de montrer que la menstruation est un processus biologique normal, pour permettre aux jeunes filles et femmes de vivre leurs règles sans peur et sans honte, sans humiliation et sans vulnérabilité supplémentaire. Elle permet aussi de sensibiliser à la question de la précarité menstruelle, c’est-à-dire l’incapacité à se payer les protections nécessaires pour assurer sa santé et son hygiène menstruelle, et à vivre ses règles dans la dignité.
Le cycle menstruel, une période assez difficile pour certaines filles et femmes
Les cycles menstruels sont aussi synonymes d’opportunités manquées, car la douleur, l’inconfort ou l’absence de produits d’hygiène peut conduire à la déscolarisation , à la perte de dignité, par exemple dans les situations de crise humanitaire et les camps de réfugié·e·s, où même l’eau et le savon sont rationnés ou absents à cette occasion.
Partout dans le monde, des événements sont organisés dans le but d’interpeller les décideurs afin d’améliorer les infrastructures sanitaires, notamment en milieu scolaire dans le but d’augmenter la fréquentation scolaire des filles, même pendant leurs règles.
Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance l’ UNICEF, en 2021, en Afrique 66% des filles ne disposent pas d’une bonne information sur la menstruation avant d’être confrontées à leurs premières règles, ce qui rend l’expérience négative, parfois traumatisante et source d’absences en classe. Il a appuyé le Burkina Faso, dans une étude sur la question et il en ressort que l’environnement scolaire n’offre pas de dispositifs hygiéniques adéquats pour gérer les règles et un caractère tabou est porté par les règles dans nos sociétés.
Les adolescentes sont les plus vulnérables lorsqu’elles vivent la première fois les règles. A cet effet, nous avons recueilli quelques témoignages de jeunes filles qui racontent leurs premières expériences des menstrues.
Témoignages
Sidoine RAPADNEMNABA est une jeune fille, membre du MAJ (Mouvement d’action des jeunes) / ABBEF / âgée de 26 ans.
« Ma première expérience des menstrues s’est produite en classe de 6ème. En me rendant au tableau, j’ai constaté qu’il y’avait du sang sur ma jupe, j’ai paniqué. Parce que de nature j’ai la phobie du sang. Heureusement j’ai été approchée par la sœur religieuse de mon école qui m’a rassurée. Elle m’a expliqué que c’était un phénomène naturel qui arrive à toutes les femmes. Elle m’a offert une serviette hygiénique sur place et m’a conseillée d’en parler à maman afin qu’elle m’explique davantage. »
DIANDE Djénéba, membre du Mouvement d’action des jeunes membres du MAJ (Mouvement d’action des jeunes) / ABBEF, 19 ans.
Ma première expérience avec les menstrues c’était à ma classe de CM2 j’étais très jeune. Ce jour, j’ai eu un mal de bas ventre. Et lorsque je suis allée me soulager j’ai vu du sang. De retour en classe, mon enseignante m’a interpellée parce qu’elle a constaté que ma jupe était souillée. Elle m’a donc invitée à rentrer afin que maman m’explique. A la maison ma sœur m’a donnée une serviette hygiénique et m’a montrer comment utiliser. Elle m’a ensuite expliqué que je me dois de la garder toujours propre au risque d’avoir des injections.
OUEDRAOGO Rahicha, membre du MAJ (Mouvement d’action des jeunes) / ABBEF, 25ans
J’ai eu mes premières menstrues en classe de 5ème. De retour de mes cours, j’ai vu une tâche sur ma jupe d’école, je l’ai lavée et fait sécher. Maman était à côté et a compris. Moi je ne comprenais pas mais je n’ai paniqué. Elle m’a trouvé des serviettes hygiéniques, m’a ensuite expliqué que c’est un phénomène normal chez les femmes. Elle m’a dit que désormais je ne dois pas jouer avec les garçons au risque de tomber enceinte. »