Projet Ado Avance Ensemble : Un forum pour lever les tabous et pratiques socioculturelles qui entravent la santé sexuelle des adolescents et des jeunes
L’Association Burkinabè pour le Bien-Être Familial (ABBEF), à travers le projet Ado Avance Ensemble, a organisé un forum le 08 Août 2023 à Ouagadougou sous le thème: « Croyances, pratiques socioculturelles et tabous qui affectent la santé sexuelle des adolescents et jeunes ». Les thématiques qui ont été abordées sont les besoins spécifiques des adolescents et jeunes en matière de SSR, les pratiques socio culturelles et tabous qui affectent la santé sexuelle et reproductive et la place et le rôle des acteurs communautaires dans l’amélioration de l’accès des jeunes en matière de SSR. L’objectif général de ce forum qui a réuni des leaders coutumiers et religieux, des parents, des représentants des ministères de la santé, de la jeunesse, de l’éducation, de l’action sociale, des membres de la communauté, des jeunes était de créer un cadre d’échanges sur le thème.
Il faut parler de la sexualité aux adolescents et aux jeunes. Telle est la conviction de la Présidente nationale du mouvement d’action des jeunes (PN/MAJ) de l’ABBEF Reine Stéphanie Thiombiano. Elle a livré la première communication du forum. Sa présentation a porté sur les besoins spécifiques des adolescents et jeunes en matière de Santé Sexuelle et Reproductive (SSR). Pour elle, les parents doivent parler de la sexualité à leurs enfants. « Les adolescents et jeunes sont plus vulnérables à des risques tels que les grossesses précoces, les IST, l’exploitation sexuelle et les mariages précoces. Alors leur manque d’accès à l’information et aux services de santé appropriés peut avoir des conséquences durables sur leur bien-être et leur avenir » a soutenu Reine Stéphanie Thiombiano.
Elle a poursuivi son exposé en expliquant que la contraception est l’un des éléments clés pour réduire les grossesses non désirés. Et que les tests réguliers des IST, VIH sont essentiels pour préserver leur santé. Elle a également énuméré certains besoins spécifiques aux adolescents et aux jeunes notamment l’accès à l’information, les services de santé adaptés, une Education à la Vie Familiale (EVF), qui sont nécessaire pour garantir leur santé reproductive et leur autonomie.
Au titre des autres communications abordées au cours de ce forum, celle donnée par le représentant de l’Union des Religieux et Coutumiers du Burkina pour la Santé et le Développement (URCB / SD), le Baloum Naaba de Tampouy. Sa communication a porté sur les pratiques socio-culturelles qui affectent la santé sexuelle et reproductive. A ce niveau pour ce qui est du premier point évoqué on note les croyances religieuses et coutumières sur les menstrues de la femme considéré comme une impureté, une source de malheur. Cela dénote une forme de stigmatisation à l’égard de la femme. Le communicateur s’est également appesanti sur les différents types de mariage qui ont fait également l’objet de discussions au cours du forum. Notamment certaines pratiques qui continuent de nos jours à savoir les mariages forcés, les mariages d’enfants, les mariages précoces chez la jeune fille. Aussi, la pratique du lévirat et du sororat, ainsi que le litto. Le harcèlement sexuel, et la dote chez la jeune fille ont également fait l’objet d’échange avec les participants de la part du Baloum Naba de Tampouy. A la suite de sa communication, les échanges avec les participants ont permis d’approfondir et de clarifier certains aspects de la communication.
Un forum qui tombe à pic.
La pertinence de ce forum a été saluée par madame Zoubga conseillère technique représentant monsieur le gouverneur de la région du centre. Pour elle, le gouvernorat a accepté d’accompagner le forum car les jeunes représente plus de la moitié de la population. Les jeunes ont besoin d’avoir des informations sur leur santé sexuelle et reproductive pour décider librement et gérer sainement leur sexualité. Elle a également relevé l’importance du projet d’où leur accompagnement dans la réussite de ses actions. Madame Zoubga a également noté le fait que les jeunes ont du mal à échanger sur la thématique de sexualité avec leurs parents car ces derniers n’ont pas reçu une éducation en la matière. Cela s’explique par la mentalité de la société burkinabè qui fait de la sexualité un sujet tabou. Alors elle a salué l’initiative qui met en place de telle cadre de rencontres et d’échanges. Elle a signifié que beaucoup de jeunes ont eu leur avenir compromis car ils n’ont pas eu les informations nécessaires sur leur sexualité.
En plus de la région du centre, le forum a été organisé dans les zones d’invention du projet notamment dans les régions des Hauts-Bassins, du Centre Ouest et du Centre-Est.
Le projet Ado Avance Ensemble met le focus sur la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes, surtout dans son volet droit. Il est mis en œuvre au Burkina Faso, au Benin en Cote d’Ivoire, au Cameroun et au Togo. Il est financé par l’Union Européenne à travers Rutgers International.